Jusqu'à tard dans sa vie, Mortimer était ce qu'on pouvait appeler un fanatique: c'était un homme pieux, qui lisait tous les jours la Bible, qui allait à la messe tous les dimanches. Ce n'était pas un saint, non, loin de là. En vérité, sa manière de prêcher la bonne parole était de massacrer les brebis galeuses qui s'étaient éloignées du troupeau du bon pasteur.
La religion fit de lui un tueur assoiffé de sang. Un chasseur de vampires et de lycanthropes. Armé d'un crucifix, d'eau bénite, d'un pieu, d'un fusil et de balles en argent, ainsi que d'une bonne lame, il partait éradiquer les menaces adin d'obtenir une certaine rédemption et le salut.
Il avait pour modèle un certain Docteur Van Helsing, qui aurait vaincu dans des contrées éloignées un vampire du nom de Comte Dracula, au passé incertain. Il aspirait à devenir chasseur pour le Vatican.
Mais dans la jungle infâme qu'est la vie, quand règne une loi immorale qui consiste à tuer tout ce qui peut nous tuer, tôt ou tard, le chasseur devient chassé. Le prédateur devient la proie...
C'est ce qui arriva à Mortimer. Il avait eu vent d'un homme du village dont les agissements étaient étranges: paranoïa, peur du soleil, peau blanchâtre.
La nuit arriva et, un crucifix à la main, un pieu dans l'autre, récitant quelques psaumes, Mortimer se mit en route. Mais que ne fut sa surprise quand, arrivant au domicile de l'homme en question, il ne trouva qu'un tas de chair sanguinolentes ayant sûrement appartenu quelques minutes plus tôt à un suceur de sang!
S'approchant lentement du cadavre, il sentit quelque chose de chaud lui tomber dessus, quelques chose qui grognait et bavait. À paine eut-il le temps de se retourner que des crocs immondes pénétraient dans sa chair et lui arrachaient un bout de sa propre gorge.
Alors qu'il tombait à la renverse, interloqué, récitant un dernier Pater Nostre, il eut vaguement conscience d'une haut silhouette flanquée comme une colline, une silhouette bestiale, celle d'un lycanthrope.
Une voix inhumaine atteint ses oreilles, une voix qui émanait d'une gorge suintant le sang , répandant sur son passage la désolation:
"Tu vas nous rejoindre, que tu le veuille, ou pas..."
Quand Mortimer ouvrit les yeux, il était au fond de son lit, et constata avec horreur que sa blessure était bien là. Ce n'était pas un rêve! Il essaya alors de se suicider mais n'y arriva pas. Les suicidés vont en enfer...
Mortimer, de nombreuses nuits durant, essaya de se contenir, de ne pas partir en chasse, mais il finit par céder à ses pulsions...
Chaque nuit il part chasser, il taillade les chairs et fait de nouvelles victimes, de futurs alliés. Chaque nuit il fait trépasser des vampires, chaque nuit il réduit leur misérables corps en bouillie sanguinolente.
Chaque nuit il se rend compte qu'il comprend les émotions, qu'il ne fait pas que les ressentir, chaque nuit il hurle à la lune, il retrouve d'autres congénères...
Chaque nuit il goûte au fruit défendu de la liberté...
Sujet: Mortimer 
Lun 30 Juil - 11:38
tin j arriverais jamais a faire une presentation pareille
